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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 01:00

Vendredi 17 septembre : Le soleil tarde à venir nous réchauffer. Nous partons quand il arrive et revenons sur nos pas pour revoir la citadelle bien éclairée. Nous continuons en direction d’Akhaltsikhe. Nous cherchons à voir un dernier monastère, nous l’apercevons dans la montagne mais la route est coupée et il n’est pas question de terminer à pied. Nous nous garons dans le centre ville et allons refaire des provisions. D’abord dans une boutique puis au marché où, pour la dernière fois, nous achetons de ces délicieuses tomates, bien charnues, qui n’ont rien à voir avec les productions calibrées, sans défaut, et sans goût de l’Union Européenne. Je dois encore changer quelques euros pour refaire un ultime plein de gasoil et amortir ainsi le prix des carburants en Turquie. Nous repartons vers la frontière, la route devient piste, longe des barbelés et parvient au poste. Rapide contrôle des Géorgiens, l’un d’eux me fait ouvrir la cellule et les coffres, il n’insiste pas après avoir découvert les toilettes… Formalités presque aGeorgie-4047.JPGussi rapides côté turc. Nous retardons encore nos montres d’une heure, soit au total deux heures de décalage avec l’Arménie sans nous être beaucoup déplacés en latitude. Nous passons un col dans les sapins, à plus de deux mille quatre cents mètres d’altitude, avant de redescendre dans les alpages du plateau anatolien. De nombreux troupeaux, moutons, bovins et chevaux que j’aime toujours voir en liberté, juments accompagnées des poulains de l’année, dégustent les dernières herbes fraîches avant la venue des grands froids. Plus inattendues, des bandes d’oies cacardent, cagnardent, sifflent, surveillées par leurs jars qui criaillent, gloussent. Les éleveurs sont campés à mi-pente dans des abris de pierres recouverts de terre sur laquelle pousse du gazon. La route est en travaux et les véhicules soulèvent des tourbillons de poussière sur des kilomètres. Enfin Kars. Nous trouv ons un cybercafé avec un message de Julie et quelques accusés de réception de notre carte électronique. Nous allons faire des courses dans un petit Migros, une chaîne locale de supermarchés. Les prix ne sont plus les mêmes ! Je ne résiste pas à la tentation d’une petite bouteille de rakı (sans point sur le i !). Nous repartons en direction d’Erzurum. Beau paysage du plateau avec des collines dans une lumière douce de fin de journée, et toujours des troupeaux dignes du Texas ou de l’Argentine. De nouveau, la route est en travaux, la piste est alors large, très roulante mais les nuages de poussière dans lesquels il faut doubler et le soleil de face nous font arrêter tôt, à la sortie d’un village, sur un terrain vague. Nous arrosons le retour en Turquie d’un verre de rakı glacé, loin de valoir l’ouzo

 

Samedi 18 septembre : Il fait jour très tôt et nous sommes vite réveillés. A huit heures nous entamons la longue traversée de la Turquie d’est en ouest. Jusqu’à Erzurum nous sommes dans un paysage qui ne déparerait pas en Afrique du nord, pitons, montagnes tabulaires au milieu d’étendues plates, mais avec plus de végétation, les oued ne manquent pas d’eau. Nous contournons Erzurum puis Erzincan en nous abaissant tout doucement, passant de mille sept cents, mille huit cents mètres à mille deux cents, mille cent mètres d’altitude, tout en franchissant des barrières montagneuses par des cols à plus de deux mille mètres. Je vide mes jerrycans de gasoil arménien dans le réservoir au fur et à mesure de notre avancée. Nous roulons depuis que nous avons rejoint la route de Doğubayazit, avant Erzurum, sur des chaussées le plus souvent séparées, avec un revêtement généralement bon mais parfois coupé par une zone de travaux. Nous entrons dans le centre de Sivas car il nous faut changer des euros et je me souviens l’avoir fait l’an dernier à un endroit précis. L’opération est rapidement menée et me permet de revoir, de loin, les minarets et les monuments seldjukides. Nous repartons mais le soleil baisse et pour les mêmes raisons que la veille, nous arrêtons à dix-huit heures sur l’aire d’une station-service en retrait de la route. L’environnement, (nous sommes près des toilettes…), n’est pas enchanteur mais la nuit tombe bientôt, une demi-heure plus tard que la veille.

 

Dimanche 19 septembre : Le soleil se lève de plus en plus tôt, pas nous ! Nous reprenons notre route jusqu’à Yozgat où nous abandonnons la route d’Ankara pour nous diriger sur le plateau vers le site hittite de Boğazkale. Nous y étions passés au retour d’Iran mais Marie ne s’en souvient plus et surtout, nous avons l’espoir d’y trouver un camping et peut-être une machine à laver car une grande lessive devient urgente. Avant d’entrer dans le bourg, nous allons directement au site de Yazilikaya car l’heure est propice à la vision des bas-reliefs Turquie-4050.JPGgravés sur les parois de deux crevasses. Ils représentent des processions de dieux et de déesses se dirigeant vers une scène centrale assez facilement lisible dans la première ravine. Dans la seconde, une très belle procession d’une douzaine de dieux fait face à une représentation d’un roi protégé par un dieu. Nous commençons à retrouver des cars de touristes. Nous trouvons tout de suite un camping dépendant de l’Aşikoğlu Hotel sur un terrain herbu, planté de pommiers, au calme. L’hôtel se charge de la lessive. Nous déjeunons, je refais le plein des réservoirs d’eau puis nous nous rendons au site de l’antique cité hittite. Nous pouvons, heureusement, le parcourir en voiture car les distances sont grandes d’un point à un autre, le tour des fortifications fait plus de six kilomètres. Nous pouvons contempler, des hauteurs, le plan des Turquie-4055.JPGtemples dont les bases ont été reconstituées. Les portes des couloirs voûtés qui traversent les murailles, encadrées par des lions, des sphinx de pierre, ont été remises en place mais les plus belles sont dans les musées de Berlin ou d’Ankara, seules les plus dégradées sont restées sur place. Je retrouve quelques images que j’avais encore en tête. Il fait chaud en plein après-midi et je commence à me lasser d’autant que le reste des ruines est peu parlant. Enfin nous revenons nous installer dans le jardin et nous sortons table et fauteuils sous les arbres. Nous étendons le linge lavé entre les pommiers puis nous allons dîner à l’hôtel, de l’autre côté de la rue. La salle est déserte, la carte réduite à quelques fausses grillades puisque şiş köfte et şiş kebab sont cuites à la poêle. Les portions sont minimes et très chères, de même que la bière. Notre plus mauvaise adresse en Turquie à ce jour ! Je profite du branchement électrique pour regarder sur l’ordinateur, « Gran Torino » avec Clint Eastwood qui grince très bien des dents…

 

Lundi 20 septembre : Il ne fait pas bien chaud au réveil. Nous rentrons le linge puis partons sans nous être vu réclamer le paiement de la lessive, légère compensation sur le prix des repas. Nous allons récupérer la grande route de Samsun à Ankara et continuons de perdre de l’altitude. Nous sommes dans la monstrueuse agglomération de la capitale avant midi. Peu d’indications de direction, seuls les noms des quartiers sont fléchés mais ils ne nous disent rien. Nous roulons sans trop savoir si nous nous dirigeons vers le centre ou si nous contournons la ville. Puis je crois reconnaître la colline sur laquelle se trouve la citadelle, nous nous dirigeons droit dessus et une fois dans l’artère principale d’Ulus, nous trouvons des indications. Nous montons et avons la chance de trouver une place pour nous garer à l’entrée de la muraille, face aux marchands de fruits secs. Nous allons nous promener dans la vieille ville, dans une rue bordée de maisons anciennes à encorbellement. Beaucoup ont été restaurées ou reconstruites avec plus ou moins de bonheur et transformées en hôtels, restaurants. Les rez-de-chaussée sont occupés par des boutiques de souvenirs ou de marchands de tapis mais il reste une vie traditionnelle dans le quartier et les femmes, pas forcément âgées, en pantalon bouffant à fleurs, fichu sur la tête, ne sont pas rares. Nous descendons ensuite, à pied, les pentes de la colline, entre des boutiques Turquie-4061.jpgd’artisanat pour touristes, bijoutiers, antiquaires. Nous trouvons un beau pendentif en argent mais beaucoup trop cher… Il y a une clientèle, pas nécessairement étrangère, pour les beaux objets du passé. Nous visitons en passant deux belles mosquées, toutes deux pourvues d’un minbar en superbe marqueterie et d’un mihrab très décoré. La seconde, Arslanhane a en plus un superbe plafond en bois, soutenu par des chapiteaux corinthiens ou doriques reposant sur des fûts. Des travaux sont en cours pour faire d’une des rues une allée aseptisée pour touristes. Avant de reprendre la voiture, nous déjeunons dans une gargote où nous sommes attirés par une clientèle locale de retraités et d’employés en col blanc et cravate. Pas de carte accroche-chaland, deux uniques plats : un excellent donner kebap avec de la viande de mouton, et des şiş köfte, un peu molles et trop grasses à mon goût mais tout de même meilleures que celles de la veille. Pour finir, nous prenons un thé qui ne plaît plus à Marie ! Nous redescendons dans le centre ville avec l’intention de trouver un cybercafé. Nous en voyons plusieurs mais il est impossible de se garer dans les larges avenues et nous sommes vite embarqués dans la toile d’araignée des voies rapides et bientôt nous ne savons plus où nous sommes. Nous abandonnons l’idée et sortons de la ville en traversant des quartiers récents qui s’étendent de plus en plus loin du centre. Nous nous arrêtons à la première grande ville, Polatli, nettement plus calme et nous y trouvons rapidement un cybercafé près duquel nous pouvons nous garer. Nous trouvons un message de Julie, envoyons une photo aux amis et répondons aux Fantino. Nous passons dans un supermarché, pas très bien fourni puis repartons. Route monotone, sans paysage remarquable. Le soleil baisse, nous traversons Eskişehir, interminable ville industrielle et nous arrêtons à la sortie dans une station-service, à côté de la concession Land Rover !

 

Mardi 21 septembre : Il fait jour plus tard  et nous avons eu moins froid dans la nuit. Au moment de démarrer, le gérant de la station-service vient nous proposer de boire le thé ! Plus loin, je refais un plein de gasoil et là aussi, on nous propose le thé. Ils sont fort aimables ces Turcs ! Et souriants et prêts à se mettre en quatre  pour vous indiquer votre chemin. Rien à voir avec les visages renfrognés, fermés des Arméniens. Le ciel est couvert, pas un seul rayon de soleil et il en sera ainsi toute la journée, avec même quelques gouttes de pluie. Nous sommes peu après à Bursa, ville gigantesque, plus de deux millions d’habitants. Encore dix kilomètres à rouler avant d’atteindre le centre ville. Nous demandons notre chemin puis des panneaux indiquent le cimetière de Muradiye. Je parviens à me garer presque devant, sur un emplacement réservé par un commerce mais il n’émet aucune Turquie-4067.JPGprotestation, néanmoins je crains toujours une intervention policière… Nous allons visiter la mosquée décorée de carreaux de faïence bleue. Nous avons dû nous déchausser et Marie se couvrir la tête d’un foulard. Dans le cimetière attenant, des türbe, des mausolées de pierres entrelardées de briques qui forment un décor géométrique. Carrés, hexagonaux, couverts d’un dôme et parfois avec un auvent, ils abritent des tombes de sultans, de leurs descendants, épouses, princes. Deux seulement sont ouverts et montrent les cénotaphes couverts d’un tissu vert. Autour des tombes de personnages importants, stèles gravées de textes, sourates et piliers surmontés d’un turban de pierre. Nous ne parvenons pas à visiter une maison ottomane restaurée ; malgré les horaires affichés, la porte est close. Nous reprenons la voiture, retournons près du centre et la garons le long d’un trottoir. Un employé surgit et nous fait payer, cher, deux heures de stationnement. Nous partons explorer les divers monuments anciens rassemblés près de là. Nous commençons par le bedesten, le bazar couvert. Boutiques de vêtements modernes qui pourraient être dans n’importe quelle rue d’un centre ville. Il nous semble que le nombre de jeunes filles et de femmes qui portent le foulard est plus important à Bursa. Certaines ont un imperméable ou une gabardine qui tombe aux chevilles et quelques « corbeaux », toutes de noir vêtues, hantent les allées. Nous ressortons devant la grande mosquée, l’Ulu Camii,Turquie-4075.JPG effectivement très grande, surtout de l’intérieur. Les dômes coiffent une vaste salle de prière : des tapis, une fontaine, un beau minbar à la superbe marqueterie et des versets du Coran en différentes calligraphies sur les murs. Beaucoup d’hommes lisent le Livre saint, assis « à la turque », sous les lustres circulaires aux multiples lampes. Nous passons à l’Office du tourisme qui a peu à nous offrir et nous confirme l’absence de camping dans les environs. Nous jetons un œil à une autre mosquée, Orhan Camii, puis allons nous perdre au Koza Han où, sur deux étages, Turquie-4082.JPGdans des boutiques qui encadrent un jardin, on vend des articles en soie, spécialité locale. Marie s’intéresse tout de suite aux écharpes, visite toutes les échoppes puis en achète deux. Nous ne parvenons pas à nous faire servir à une table de l’étage, nous retournons donc dans le bazar manger pour pas bien cher, dans une gargote, du ragoût de bœuf en sauce à la tomate, légèrement épicé et Marie des şiş köfte en sauce, rien d’inoubliable. Nous montons ensuite dans le vieux quartier d’Hisar. Marie, fatiguée, peine et se montre de très mauvaise humeur. Nous finissons par trouver les deux türbe cherchés, dans un jardin, avec une vue sur toute la ville mais ce ne sont que des toits et des immeubles sans caractère. Nous récupérons la voiture sans payer l’heure supplémentaire et repartons dans cette circulation fatigante, abrutissante. Celle-ci et les immeubles modernes construits sans aucun souci de préservation du caractère des bâtiments anciens, gâchent ce centre historique, aseptisé, ici comme dans les autres villes de Turquie. Nous trouvons à nous garer en payant, près de la mosquée Verte, la Yeşil Camii. Elle a été ravalée mais reste intéressante. Ses murs Turquie-4085.JPGextérieurs recouverts de plaques de marbre sont percés de belles fenêtres ouvragées entourées d’un rang de faïences bleues. A l’intérieur, deux chambres qui donnent sur la salle de prière et le balcon du sultan sont couverts de magnifiques faïences bleues, mais elles sont en partie cachées par des travaux de restauration. Nous allons boire un thé dans un restaurant avec vue sur la ville. Des jeunes filles fument, mais avec le foulard ! D’autres sans, pour être exact. Nous allons voir à côté, le Türbe Vert. Vert car il est recouvert à l’extérieur et en partie à l’intérieur, de carreaux turquoise ou verts. A l’intérieur, des Turquie-4090.JPGcénotaphes et surtout un beau mihrab décoré de carreaux de faïence bleue, du plus bel effet. Nous reprenons la voiture pour aller voir une dernière mosquée, du XIX° siècle, Emir Sultan Camii, sans grand intérêt. La vue sur la mosquée Verte est cachée par les cyprès du cimetière qui s’étend en dessous. Nous repartons, devons traverser la ville qui semble ne jamais vouloir se terminer, pour quelques kilomètres plus loin, atteindre une station balnéaire de la mer de Maramara, Mudanya. Nous n’apercevons que des immeubles modernes et remettons à demain la recherche des maisons anciennes. Nous nous garons sur le port, face au vent, au bord de l’eau pour la nuit.

 

Mercredi 22 septembre : Le vent a soufflé toute la nuit et continue au matin. L’engin de nettoyage de la municipalité vient tourner autour de nous, ce qui nous incite à nous lever. L’engin parti, c’est une équipe de balayeurs qui prend la suite, sans doute par manque de confiance dans la technologie. Ils sont en âge d’être en retraite, le septuagénaire (octogénaire ?) commande la brigade de sexagénaires (septuagénaires) mais ils ne sont pas violents, le balai doit servir plusieurs années… En partant, nous jetons un œil aux anciennes maisons en encorbellement. Quelques unes ont été restaurées, la plupart des propriétaires se sont contentés de couvrir murs et façades de ciment peint. Nous longeons la côte rocheuse sur quelques kilomètres jusqu’à un ancien village grec que nous traversons. Les lotissements pour Stambouliotes aisés couvrent les collines. Nous quittons ensuite le bord de mer, traversons des oliveraies plantées serrées sur les collines proches du littoral. Puis nous rejoignons la grand-route de Bursa à Çanakkale. Le ciel est toujours gris, il n’est dégagé qu’au-dessus de la mer. Nous roulons jusqu’à Lâpseki où nous embarquons, presque sans attendre, sur un bac. Le prix du passage est très inférieur (douze euros) à ce que je pensais. Et c’est bien inutilement que j’ai changé cent euros hier. Nous ne descendons même pas de la voiture pour voir s’éloigner la côte d’Asie et, une demi-heure plus tard, nous débarquons en Europe. J’aurais bien aimé me régaler d’une dernière portion de şiş köfte mais le restaurant au port ne plaît pas à Marie qui veut aller plus loin. Nous roulons sans trouver de restaurant et, à mon grand dépit, nous devons déjeuner dans le camion, d’un reste de pâté et d’une boîte de cœurs de palmiers ! Une heure de route plus tard, nous sommes à la frontière, passée rapidement. Je change les livres turques en euros, je discute quelques instants avec un couple d’Allemands qui remontent d’Afrique du Sud en Land Rover, puis nous embarquons quatre auto-stoppeurs polonais jusqu’à Alexandroúpoli. Nous cherchons à acheter une carte routière de Grèce, la nôtre étant obsolète, mais à quatre heures passées, les boutiques ne sont pas encore ouvertes et les marchands de journaux n’en ont pas. Nous trouvons un grand, moderne, rapide, cybercafé pour signaler à Julie et à Yvette notre retour dans l’Union européenne. Nous allons ensuite nous installer au camping municipal où nous nous étions déjà arrêtés à l’aller. Le soleil brille en Grèce et nous profitons de ses derniers rayons pour nous reposer dans les fauteuils. Nous achevons la bouteille de rakı avant de dîner. Nous téléphonons à Julie et à Nicole avec Skype. Tout va bien pour elles. Je branche l’ordinateur sur le courant, ce qui me permet de sauvegarder les dernières photos puis de regarder le film de Ken Loach « Just a kiss » après dîner.

 

Jeudi 23 septembre : Nous nous réveillons plus tard puis traînons. Je trouve à échanger un Elle contre des journaux anciens avec des Français. Nous quittons le camping, nous faisons un plein de gasoil, puis nous allons chercher l’autoroute. Enfin une véritable autoroute ou presque ! Les aires de stationnement sont rares, les stations-service en dehors mais elle est gratuite. Nous roulons à bonne allure, repassons à Kavála. Je commence à fatiguer et envisage d’arrêter à Salonique, mais après déjeuner, cela va mieux et nous continuons. Contournement de Salonique, traversée de la plaine agricole avant de nous diriger droit vers les montagnes. La nouvelle autoroute est tracée en ligne droite vers Igoumenitsa, franchit les montagnes dont nous ne voyons pas grand-chose, presque toujours sous terre dans une succession de longs tunnels. Enfin Ioánina. Nous devons Grece-4093.JPGtraverser la ville, atteindre le lac, apercevoir les murailles de la citadelle avant de trouver le camping, tout au bord de l’eau. Nous repartons aussitôt, Nouveau plein de gasoil, puis passage dans un supermarché désert que l’on pourrait croire dans un ancien pays de l’Est. Le petit nombre d’articles est présenté de manière à remplir les rayons, l’un à côté de l’autre. Nous parvenons néanmoins à acheter quelques produits. Nous repassons par le centre de la vieille ville. Quelques jolies petites maisons, des terrasses sympathiques. Je serais assez tenté de dîner dans une taverne et de me promener au bord du lac, mais Marie ne semble avoir envie de rien ! Aussi nous rentrons au camping nous installer une fois de plus face au vent venu du lac. Nous comparons l’ouzo au rakı, la Grèce gagne un point à zéro !

 

Vendredi 24 septembre : Le vent s’est calmé, cygnes et canards palment sur un lac d’huile. Le camping, bien qu’au bord du lac, n’est pas des meilleurs. Mal conçu : les toilettes sont à un bout, les douches ailleurs et tout cela éloigné du terrain. Nous ne partons qu’à dix heures, nous allons nous garer sur le bord du lac, sous les remparts que nous franchissons pour pénétrer dans le kastro, la ville ancienne. Les maisons y sont presque toutes Grece-4094.jpganciennes, fleuries, au calme. Plusieurs bâtiments de la période ottomane subsistent. Nous grimpons sur une colline au-dessus d’une ancienne bibliothèque pour approcher la mosquée Aslan Aga au dôme couvert de lauzes, comme les autres édifices anciens et les maisons de la région. De la terrasse, nous avons une vue étendue sur le lac avec la petite île en face de nous, cachée derrière les roseaux et une autre mosquée dans le contre-jour. A côté, le mausolée du tyran Ali Pacha est en triste état. Nous nous promenons dans les rues à la recherche des rares maisons qui ont conservé un timide encorbellement ou un balcon en fer forgé. Nous revenons sur les bords du lac et montons à bord de la vedette  qui emmène sur l’île. Nous y sommes en dix minutes et débarquons avec des mégères grecques, volubiles ou plutôt braillardes ! Restaurants et boutiques  de souvenirs guettent le touriste, heureusement rare à cette période. Nous nous éloignons du trajet attrape-touristes et gagnons à quelque distance, sur une colline, le monastère d’Haghios Nicolaos Spanos. Je vais interrompre le repas d’une grand-mère qui vient nous ouvrir la porte de l’église. L’intérieur est un émerveillement ! Des fresques superbes, peu détériorées, colorées, aux  couleurs encore vives, couvrent toute la surface intérieure de la nef et des ailes. La lumière est chiche mais nous pouvons les admirer à loisir, laissant nos yeux s’habituer  à la pénombre. Nous n’identifions pas toutes les scènes mais peu importe. Nous achetons le livret en anglais qui répertorie les monastères de l’île et leurs trésors. Nous marchons moins d’une centaine de mètres  jusqu’à un autre monastère, Haghios Nicolaos Dilios. Là aussi, une femme, tout en noir, vient nous ouvrir la porte de l’église. Elle est plus petite, sans ailes adjacentes mais les fresques couvrent aussi toute la surface intérieure. Les couleurs sont moins vives mais les scènes d’ensemble sont remarquables. Hélas, ce sont les deux seuls monastères ouverts aux visiteurs. Nous revenons dans le village, jetons un oeil à l’église du monastère où fut assassiné Ali Pacha, les fresques ont presque complètement disparu. Il est l’heure de déjeuner, un vivier rempli d’écrevisses, d’anguilles, de carpes, de truites et même Grece-4096.JPGde tortues nous tente. Nous prenons place sous un bel arbre, près de l’eau et nous nous faisons servir : écrevisses, tzatziki, et beignets de courgettes régalent Marie. Je suis moins heureux avec mon anguille servie bien trop frite et fort grasse. La bouteille de retsina glac é se boit toute seule. Avant de rembarquer nous allons visiter l’église du village dédiée à la Dormition, belle iconostase et chaire très décorée. Nous reprenons la voiture, sortons de Ioánina et trouvons la route de Dodóni. Je ne me souvenais pas du site. Un imposant théâtre  en bon état, du moins jusqu’à présent… On peut avoir des craintes pour l’avenir, des travaux de Grece-4098.JPGreconstruction sont en cours, une partie des gradins est remplacée ou complétée par des pierres trop claires, taillées avec des arêtes vives qui choquent au milieu des vieilles pierres usées, patinées, adoucies, tachées de mousses colorées. Nous déambulons au milieu des traces de temples. Le ciel est devenu gris, il nous épargne l’ardeur du soleil mais la vision des monuments est plus fade.  Nous repartons en direction d’Árta et de Préveza, sans nous décider si nous allons à l’une ou l’autre ville. L’absence de camping à Árta nous fait choisir Préveza, plus éloignée. Peu avant d’y parvenir, nous traversons le site de Nikopoli  dont nous apercevons de longs murs encore debout. Nous cherchons le camping, découvrons qu’il est fermé. On nous en indique un autre, six kilomètres plus au nord, au bord de la mer. Personne à l’accueil, excepté un chien agressif qui tente de croquer une jambe de mon pantalon, avec la mienne dedans ! Nous décidons donc de nous installer en bordure de plage pour la nuit.

 

Samedi 25 septembre : Il commence à pleuvoir dans la nuit et cela ne s’arrête pas avec le jour. Vu le temps, nous décidons de ne pas aller tout de suite à Leucade mais de faire le tour du golfe en passant par Arta. Nous revenons donc sur nos pas, à grands renforts d’essuie-glaces et nous entrons dans la ville où nous trouvons aussitôt à nous garer le long de la Panaghia Parigoritissa, la grande église byzantine qui domine la ville, dédiée à la Vierge consolatrice. Les cieux ont la bonté de suspendre leurs méfaits et c’est presque inutilement que nous enfilons les K-ways. L’église est un grand cube de pierres et de briques, surmonté de plusieurs dômes élégants. Elle est désaffectée et transformée en Grece-4100.JPGmusée. L’intérieur est saisissant : une très grande hauteur sous la voûte obtenue par plusieurs étages de colonnes antiques reposant sur des corbeaux constitués par des tronçons de colonnes. Tout en haut, le Christ Pantocrator surveille avec suspicion ces mécréants qui ne font pas brûler de cierges mais se régalent des belles fresques mises en valeur par l’éclairage de spots. Comme bien souvent, la rangée inférieure représente une frise de saints en somptueux costumes byzantins. Au-dessus les fresques sont plus détériorées. Nous continuons en suivant la rue principale puis dans une rue piétonne où nous trouvons un cybercafé, pour tuer le temps avec l’espoir de retrouver le soleil en Grece-4103.jpgsortant. Raté ! Et pas de messages… Nous repartons, trouvons la jolie petite église Haghia Théodora dont les murs extérieurs et le clocheton sont décorés à l’aide de briques qui forment des dessins géométriques. Elle est fermée mais le pope arrive et nous ouvre le sanctuaire. L’intérieur est entièrement couvert de fresques, la vie de Jésus en bande dessinée sur plusieurs rangées. Elles sont anciennes  mais elles ont dû être récemment restaurées, ce qui leur donne un regrettable aspect neuf mais, au moins, elles sont facilement lisibles… Le pope les date du XI° siècle mais elles doivent être plus récentes. Quand nous avons terminé de les admirer et glissé quelques piécettes dans le tronc, le pope referme derrière nous et s’en va. Le temps que nous y étions, des gens de passage ont profité de l’aubaine pour entrer baiser la main du religieux, les icônes et s’en sont retournés. Nous continuons dans la même rue jusqu’à une dernière église, Haghios Vassilios, fermée et sans pope à l’horizon. L’intérêt est à l’extérieur où les murs sont non seulement décorés avec l’intrication des briques mais également avec des frises de carreaux de Grece-4109.JPGfaïence. Nous revenons sur nos pas, jetons un œil distrait à un modeste odéon entre des maisons et aux quelques pierres éparses d’un temple d’Apollon. Nous récupérons la voiture et reprenons la route. Il commence à tomber un vrai déluge. Nous rejoignons les bords du golfe sans en voir grand-chose. Nous nous arrêtons pour déjeuner dans un petit port puis attendons une éclaircie qui ne vient pas. Nous repartons, ne trouvons pas le camping où nous avions envisagé d’attendre un jour meilleur. Nous quittons la route d’Athènes et suivons celle de Lefkáda. La pluie qui nous cache le golfe nous oblige à arrêter aussitôt. Nous attendons, bouquinons, siestons. Une légère (et passagère) amélioration nous incite à repartir. Nous traversons les montagnes couvertes d’oliviers avec des vues sur le golfe qui doivent être intéressantes sous le soleil. Enfin, une longue chaussée nous fait passer dans l’île de Leucade. Nous cherchons des informations touristiques dans la capitale, on nous indique un camping proche alors que la pluie redouble. Nous trouvons le terrain à quelques kilomètres et arrêtons là pour la nuit.

 

Dimanche 26 septembre : Il n’a pas plu dans la nuit et un timide soleil perce petit à petit, malgré encore des nuages d’orage. Nous ne nous levons pas de bonne heure et ce n’est qu’à dix heures que nous reprenons la route. Nous la quittons pour monter au village de Katouna d’où nous sommes sensés avoir une vue sur les marais salants, mais cette vision est très partielle et pas spécialement intéressante. Quant au village il est très quelconque. Nous redescendons poursuivre la route en direction de Nydri. C’est une station balnéaire qui n’a pas grand-chose à envier à Saint-Tropez, Viña del Mar, Malibu ou toute destination à la mode. La rue principale est une suite de loueurs de voitures, scooters, quads et le front de mer aligne des restaurants, des bars, des hôtels avec piscine, tous avec le même mobilier Grece-4112.JPGdernier cri. Côté mer, des voiliers et des bateaux à moteur de toutes tailles attendent d’être loués par les touristes. Nous nous demandons un peu ce que nous faisons là… Nous repartons par une étroite route de montagne qui nous offre le seul intérêt de la journée : une vue sur les montagnes du continent et les îles éparpillées sur la mer que sillonnent quelques voiliers. Parmi elles, Skorpios, l’île privée d’Onassis. Nous déjeunons au village de Plastistoma puis poussons, en roulant au milieu des oliviers argentés et des élégants cyprès, jusqu’au village de Karia, à mi-distance des côtes ouest et est. Nous nous promenons dans le village. L’animation ce dimanche est quasi nulle. Les maisons sont toutes neuves  ou du moins refaites, repeintes, fleuries, mais sans charme. Nous redescendons sur Nidri par une autre route, en arrêtant au village de Vafkeri, aussi peu intéressant. Nous revoyons dans la descente le bel étagement des îlots désormais bien ensoleillés, sur une mer d’un bleu outremer. Plus loin, nous faisons un court détour jusqu’au village de Póros, aussi endormi et avec aussi peu d’originalité que les précédents. Seuls les chats semblent l’habiter. Nous dévalons par les ruelles jusqu’à la route qui descend à une crique. Je dois aller rechercher la voiture, plus éloignée que je ne le pensais, et après avoir récupéré Marie, nous allons voir la plage de galets. Agréable, pas trop envahie de touristes, juste quelques tavernes au bord de l’eau. Nous repartons, un dernier détour nous amène au port de Syvota où des dizaines de voiliers attendent d’être loués. Tout est prévu pour le touriste navigateur : accastillage, alimentation et nous y trouvons même Le Monde. Nous prenons un pot au bord de l’eau avant de rouler jusqu’à Vassiliki à l’extrémité sud de l’île. Nous nous renseignons sur les horaires des bacs pour Céphalonie. Le prochain est à neuf heures demain matin ; à cause du vent et d’une mer agitée, il n’y en a pas eu aujourd’hui. Nous allons nous garer au bord de l’eau et faisons ensuite la tournée des restaurants. Ils proposent tous la même chose. Des gyros qui font un peu trop penser aux kebabs de France et d’autres, plus chics. Nous patientons jusqu’à la tombée de la nuit puis nous allons dîner à celui qui est le plus fréquenté. Nous nous régalons de poulpes frits puis Marie cale sur son pastitsio alors que je fais honneur aux souvlaki de porc, trop secs à mon goût. Les plats étaient très copieux et nous avons dû reprendre une seconde bouteille de retsina pour en venir à bout. Nous rentrons nous coucher à côté d’autres camping-cars garés au bord de l’eau.

 

Lundi 27 septembre : L’estomac trop lourd, j’ai mal dormi. Je me suis réveillé très tôt, en sueur et énervé par un moustique. Le vent s’est levé au matin et je crains que le ferry ne Grece-4116.jpgpuisse appareiller mais il se calme au petit jour. Nous nous levons à sept heures et allons stationner près de l’embarcadère. Nous petit déjeunons, Marie se prépare et nous attendons l’ouverture du guichet à huit heures pour acheter les billets de passage. Peu après, nous montons à bord d’une grande barge. Nous allons nous installer sur le pont supérieur. Nous levons l’ancre à neuf heures et regardons la côte s’éloigner.. Nous apercevons Ithaque sous un gros nuage noir et juste en face, Céphalonie. Des dauphins croisent notre route. Une heure plus tard, nous doublons une pointe rocheuse et entrons dans la baie au fond de laquelle se niche Fiskàrdo. Trente ans plus tôt, ce devait être un village adorable : quelques maisons aux couleurs pastel alignées sur le quai et des barques de pêcheurs. Aujourd’hui, les maisons sont cachées derrière les mâts des voiliers rangés les uns à côté des autres, et au-dessus des parasols des terrasses des bistrots qui ont annexé les quais. Nous débarquons et allons nous garer derrière le village puis nous Grece-4119.JPGallons nous y promener. Les constructions neuves sont toutes destinées au tourisme. Une abondance de végétation et de fleurs, des bougainvillées entre autres, les fait accepter. Nous nous renseignons sur une éventuelle excursion à Ithaque puis nous reprenons la route. Les touristes, même en cette saison, sont encore nombreux. La moitié des voitures qui circulent sont de location. Nous roulons parfois derrière des Britanniques âgés, peu aptes au maniement d’un véhicule avec la conduite à droite, et qui donc se gardent bien de dépasser le trente à l’heure, freinant à chaque virage, à chaque voiture croisée. La route suit la côte, en corniche, à mi-hauteur des falaises presque verticales qui plongent dans la mer. Nous apercevons bientôt le croquignolet village d’Ássos, niché au Grece-4127.JPGpied d’une forteresse vénitienne plantée sur un îlot relié à la terre ferme par un isthme très court. Nous y descendons, parvenons à nous garer  et allons nous y promener. Plus de touristes que d’autochtones mais cela reste supportable. Autour du minuscule port, quelques tavernes sympathiques et un café où je prendrais bien un ouzo mais Marie ne relève pas l’allusion… Nous nous arrêtons dans la remontée et déjeunons dans le camping-car en surveillant le défilement des nuages pour prendre une photo du village, de l’îlot et des falaises en arrière-plan, ensoleillés. Nous continuons sur la route en Grece-4131.jpgcorniche, apercevons la belle plage de Myrtos coincée entre deux falaises où des rangées de parasols attendent les chairs à bronzer. Le bleu outremer de la mer est taché le long de la côte de fonds plus clairs, presque polynésiens. Nous bifurquons ensuite vers la presqu’île Paliki, tout en continuant d’avoir de belles perspectives  sur la côte et les plans décalés des falaises. Puis la route descend vers une plaine agricole nettement moins intéressante. Nous passons à Lixoúri, pas bien engageant, nous allons voir à côté une plage très quelconque et un peu plus loin, une autre plage de sable rouge, réduite à une mince bande de sable. Nous entamons la recherche d’un certain nombre d’églises, dans des villages, censées renfermer des fresques ou des icônes, mais toutes sont fermées. Les villages sont déserts, la seule fois où nous trouvons une interlocutrice, elle nous explique (?) Grece-4135.jpgque pour avoir la clé, il faut aller à la capitale Argostóli, ou que son détenteur dort ! Un autre détour nous amène au monastère Kipoureon, reconstruit après les tremblements de terre. Il ne se visite pas, son seul attrait est sa position au sommet d’une falaise, au-dessus des eaux bleues. Nous avons fait une boucle sur cette presqu’île mais avant de reprendre la route d’Argostóli, nous allons jusqu’à la plage de Petani à laquelle nous parvenons après une longue descente à flanc de falaise en une suite de virages en épingle à cheveux. Il est trop tard, et le soleil fait défaut pour que ressortent les couleurs de la mer. Nous filons sur la capitale, l’atteignons, la traversons à la recherche du camping. Il ne devait fermer que le trente septembre mais il ne nous a pas attendus ! Nous nous installons en face, tout au bord de l’eau, rejoints ensuite par un camping-car de Suisses.

 

Mardi 28 septembre : Le ciel est de nouveau bien couvert et de temps à autre tombent quelques gouttes. Nous retournons en ville nous garer sur le port. Marie obtient des brochures à l’Office du tourisme puis nous nous rendons au Musée archéologique. Dans les vitrines des deux salles sont exposés les objets, poteries, bijoux en or, perles de verre, outils de bronze, trouvés dans les tombes mycéniennes de l’île. Les explications sont en grec et en anglais que je dois traduire tant bien que mal. Nous allons faire des courses dans un supermarché  et quand nous sortons de la ville, il est presque midi. Nous avons tant roulé et fait de détours que je dois reprendre du gasoil particulièrement cher sur l’île. Nous trouvons Grece-4138.JPGau bout d’une courte piste mouillée, au milieu des oliviers, les restes impressionnants des remparts  de la cité de Crani, constitués d’énormes blocs de pierres, régulièrement assemblés sur une portion, en puzzle cyclopéen ensuite. Nous déjeunons sur le site avant de revenir en ville prendre la route de Lakithra où nous ne trouvons pas d’indication de tombes mycéniennes mais nous voyons celles de Mazarakata, creusées  dans le rocher ainsi que les couloirs d’accès aux cimetières. Nous ne pouvons visiter le monastère d’Haghios Andreas, ses collections d’icônes et de fresques, il n’ouvre qu’à dix-sept heures. Marie est en colère de ne pas tout trouver indiqué et ouvert… Nous repartons, faisons des détours sur des routes étroites jusqu’à des villages de la côte etGrece-4140.JPG leurs ports, entre des falaises ocre ou grises. Spartia semble fréquentée par bon nombre de Grecs fortunés, à en croire les villas qui y sont construites. L’affluence touristique étant très faible, ces villages paraissent déserts. Nous continuons de suivre la côte, sous un ciel gris, les vues sur la mer sont ternes. Nous atteignons Lourdas, longeons sa plage puis repartons jusqu’à Skála, un peu plus animée. La villa romaine et ses mosaïques sont en travaux et de toute façon, elle ferme à quinze heures ! Puis c’est Póros, station balnéaire abandonnée. Nous repartons vers l’intérieur, la tombe à tholos mycénienne est, elle aussi, fermée depuis quinze heures… Nous franchissons un col. Dans la descente, sur la route mouillée, je dérape en freinant, il devient urgent de changer les pneus et de revoir les freins. Nous atteignons la station bien évidemment balnéaire de Sámi, dans la grisaille. La petite ville est trop triste pour que nous ayons envie de dîner sur le port. Nous trouvons le camping, plutôt cher mais il a une machine à laver que nous utilisons aussitôt. Je me bats encore avec l’ordinateur, essaie de refaire fonctionner cette  maudite lettre L, incontournable pour le mot de passe mais il n’y a rien à faire. Nous parvenons néanmoins, avec Skype, à téléphoner à Nicole et à Julie mais les conversations sont vite coupées.

 

Mercredi 29 septembre : Nous sommes consternés par la vision du ciel, toujours gris mais il ne pleut pas. Nous commençons par monter dans les collines qui surplombent la baie, jusqu’à l’acropole et aux murs de fortification de l’ancienne Sámi. On devine bien le tracé de l’imposante muraille mais il ne reste plus d’autres bâtiments debout. Entre les troncs séculaires des oliviers qui ne doivent plus guère produire, nous avons une vue, sans doute Grece-4143.JPGsuperbe sous le soleil, de toute la baie, fermée à quelque distance par Ithaque. Nous nous rendons ensuite à la plage d’Antisamos. Nous la découvrons de la corniche, superbement nichée entre des falaises couvertes d’un maquis. Les eaux sont d’un outremer profond, turquoise sur le bord mais là encore le soleil fait défaut. Nous revenons en ville, passons à l’Office du tourisme puis trouvons un cybercafé. Peu de nouvelles et aucun message ! Nous voici de nouveau oubliés ! Nous quittons la ville, arrêtons à la sortie pour voir une mare qui n’a rien de spectaculaire mais dont l’eau proviendrait de l’autre côté de la péninsule, par un phénomène géologique de résurgence. Plus loin, le même phénomène se reproduit dans une grotte souterraine, appelée lac Melissani, dont la voûte s’est affaissée, laissant ainsi entrer les rayons du soleil. Là, l’entrée est payante et bien chère pour le peu à voir. Nous descendons un couloir d’accès qui débouche dans la grotte.Grece-4149.JPG Le soleil, enfin revenu, fait briller d’un beau bleu l’eau dans laquelle tombent des stalactites. Nous embarquons avec d’autres touristes dans un canot propulsé à la rame par un bonimenteur polyglotte. Un petit tour sur l’eau, jusqu’au fond de la grotte et il n’y a plus qu’à ressortir ! Nous suivons la côte ensoleillée, quelques criques avec une eau limpide invitent à la baignade. Nous parvenons à Haghia Efimia, port et petite station balnéaire, poussons jusqu’à la sortie du village où nous attend une bien sympathique taverne, le Paradise, avec sa tonnelle qui nous permet de déjeuner à l’ombre, au-dessus de l’eau. Excellent tarama, curieusement appelé sur la carte salade de rogue (!), suivi de calamars frits trop huileux et d’une daube de poulpe, tendre, servie avec du riz en supplément. Le vin blanc à goût de citron fait agréablement glisser le tout. Nous repartons vers l’intérieur, montons jusqu’à un monastère d’où l’on a une belle vue sur Ithaque, si proche. Nous continuons dans les montagnes en traversant des villages sans perdre de vue la patrie d’Ulysse, du moins tant que nous ne sommes pas dans les nuages. Nous revenons vers la côte et nous retrouvons Fiskàrdo où nous avions débarqué, dans l’après-midi. Nous nous garons sur le parking, sans trouver d’emplacement plus propice pour passer la nuit. Nous nous reposons puis descendons sur le petit port nous faire confirmer l’existence d’une excursion en bateau à Ithaque demain. Nous nous installons dans les fauteuils d’un des cafés-bars-restaurants en terrasse pour goûter un ouzo copieusement servi mais pas donné non plus. Je vais rechercher la voiture et je la gare près de l’embarcadère du ferry pour la nuit. Des camionnettes surchargées arrivent, occupées par des familles de Roms qui commencent à faire la cuisine. Je mange seul, Marie est écœurée et ne touche à rien. Nous ressortons faire un tour le long du port pour dissiper ses nausées.

 

Jeudi 30 septembre : Ce sont les noceurs qui ont été les plus bruyants, les Roms, cuisine terminée, ont dormi. Le soleil semble bien revenu. Rassurés, nous allons prendre les billets pour la croisière à Ithaque. Nous découvrons que nous ne serons pas seuls mais avec une bonne cinquantaine de personnes, tous anglophones. Le bateau est ponctuel, nous nous installons sur le pont supérieur sur des chaises, tout à l’avant. Un peu de houle le chahute jusqu’à ce que nous doublions la pointe nord d’Ithaque. Nous longeons la côte où se Grece-4158.JPGtrouvent de rares villages, au fond de criques. Les montagnes sont couvertes d’un épais maquis. Nous apercevons les tours d’anciens moulins à vent, quelques chapelles isolées sur des îlots ou sur des pointes rocheuses. Nous entrons dans une baie profonde, dans la partie la moins large de l’île, puis au fond d’une crique où se trouve la petite capitale, Vathi. Nous avons droit à une heure d’escale dont dix bonnes minutes sont consacrées à choisir une carte postale pour Martine, trouver la poste, écrire quelques mots. Ensuite nous pouvons nous promener, l’œil sur la montre, dans cette petite ville, pas désagréable : des places ombragées, des maisons étagées autour du port qui, au Grece-4169.JPGmoins de loin, ont du caractère, et pas trop de touristes. Nous avons le temps de nous rendre à la cathédrale, mais bien entendu elle est fermée. Nous remontons à bord, appareillons et revenons sur nos pas. Nouvel arrêt sur une plage minuscule où notre énorme vaisseau vient troubler la tranquillité d’un couple de paisibles retraités, venus avec leur petit bateau goûter sous un parasol le calme et l’air pur. L’eau est limpide, avec des reflets turquoise et certainement pas assez chaude pour qu’à l’exemple de nos compagnons des îles du Nord, nous nous baignions. Nous repartons, de plus en Grece-4183.JPGplus affamés pour le village de Kióni où nous avons droit cette fois à une heure trente pour déjeuner et visiter. Nous sommes dans les premiers à nous ruer dans l’une des trois fausses tavernes qui nous attendent. Nous déjeunons au bord de l’eau, sardines grillées, souvlaki pas sec et le petit vin blanc de la maison, très agréable et bien frais. Nous avons juste le temps de grimper sur les hauteurs de ce joli village pour avoir une vue sur les maisons anciennes, un peu trop cachées par les voiliers. Nous sommes dans les derniers à rembarquer. Marie est ravie d’avoir foulé le sol d’Ithaque et je trouve que cette mini-croisière, pour un prix honnête, n’était pas trop ennuyeuse comme je le crains dès que nous sommes sur une embarcation et qui plus est, dans un milieu anglo-saxon. Nouvel arrêt pour une dernière baignade des acharnés et nous rentrons à Fiskàrdo plus tôt que prévu. Nous devons attendre l’ouverture du guichet pour prendre les billets du ferry. Une heure plus tard, nous remontons à bord d’un bateau, mais avec la voiture. Une petite heure de navigation pour retrouver Leucade à la tombée de la nuit et nous installer, comme à l’aller, au bord de l’eau entre des camping-cars.

 

Vendredi 1er octobre : Soleil au réveil. Nous repartons en direction de la côte ouest que nous rejoignons après avoir franchi une chaîne de montagnes. Nous descendons le long de la côte vers la pointe sud. La route en corniche offre de beaux points de vue, mais le grand Grece-4188.jpgmoment est l’arrivée, après une descente vertigineuse, à la plage de Porto Katsiki. Du parking, nous dominons une superbe plage encore déserte, entre de hautes falaises, baignée par les eaux turquoise. Trois ou quatre baraques en bois, des bars-restaurants en terrasse, ne parviennent pas à gâcher le site. Un court sentier, bien aménagé permet d’accéder à l’extrémité d’une pointe rocheuse d’où nous avons vue, d’un côté sur la plage, de l’autre sur les falaises et une grotte marine. Nous faisons la connaissance de Marcella et Cesare, un sympathique couple de camping-caristes italiens avec qui nous échangeons les adresses. Nous remontons sur la route et poursuivons jusqu’à l’extrême pointe sud de l’île, au phare édifié au-dessus d’un temple d’Apollon dont il ne reste qu’un malheureux caillou. C’est de là que Sapho se serait suicidée par désespoir amoureux en se jetant du haut de la falaise, le saut de Leucade. Une grille empêche d’approcher du bord et prévient ainsi les autres délaissés. Nous apercevons les montagnes bleutées d’Ithaque et de Céphalonie, posées sur une mer qui paraît d’huile. Nous décidons de retourner à la plage de Porto Katsiki dans l’espoir que le soleil a suffisamment tourné pour éclairer les falaises. Ce qui est en partie le cas et les scintillements sur l’eau transportent Marie, mais l’effet n’est plus le même : les touristes sont arrivés, il commence à y avoir du monde sur la plage et dans l’eau, et même un parasol. Après déjeuner, le ciel se recouvre, nous repartons vers le nord cette fois. Nous nous arrêtons à Haghios Nikitas pour descendre à pied jusqu’à la plage. Le village est très touristique. De belles maisons de pierre, chaulées, pourvues de grands balcons de bois, ont été construites ou rénovées sans qu’il soit toujours facile de voir la différence tant elles paraissent toutes neuves. Nous passons ensuite à une autre plage, toujours un mélange de sable et de gravier, sans intérêt notable, avant de rejoindre Lefkáda. Nous cherchons un supermarché, tous ne sont que des minimarkets, sans viande ni grand choix. Je refais un plein de gasoil et me fais indiquer d’autres supermarchés. L’un n’a pas un plus grand choix, l’autre est carrément désert, les rayons, les bacs, les gondoles, sont presque vides ! Serait-ce dû à un problème d’approvisionnement ? Nous avions vu à Salonique, à Ioánina et à l’entrée des grandes villes, des concentrations de poids lourds garés sur le bas-côté, manifestation sociale ? Marie veut faire un petit tour dans la vieille ville. Nous parcourons quelques ruelles où les maisons coquettes sont couvertes sur les murs de tôles ondulées peintes. Enfin nous reprenons la route, passons sur le continent par un pont, longeons un beau fort vénitien que je n’avais pas remarqué à l’aller. Puis un tunnel à péage nous fait Grece-4197.JPGpasser de l’autre côté du golfe que nous avions contourné. Nous longeons la mer sous un soleil revenu et décidons d’arrêter à Párga. Un bout de route avec de belles vues sur la côte nous amène à cette station balnéaire encore active. Nous continuons d’y chercher du steak haché que je finis par trouver chez un boucher. Nous arrêtons dans un camping en bord de plage. Je déniche une bouteille d’ouzo dans un bar pour arroser ce retour sur le continent (?).

 

Samedi 2 octobre : Nous quittons le camping sans regrets. Il ferme aujourd’hui et plus aucun entretien n’est assuré depuis quelques jours semble-t-il, les poubelles débordent et les lavabos, douches, toilettes, n’ont pas été nettoyés depuis belle lurette. Nous sommes bientôt à Igoumenitsa. Je vais prendre les billets de bateau pour Venise, en open deck pour jeudi prochain. Je suis très étonné par le prix, à peine plus de deux cents euros ! Nous nous rendons au port et prenons des billets pour le prochain ferry à destination de Corfou. En fait, Grece-4203.JPGun simple bac, comme ceux que nous avons pris dans les autres îles. Nous levons l’ancre à onze heures quarante-cinq, avec quinze minutes de retard. Plus une place de libre pour les véhicules à bord. Le trafic entre Corfou et le continent est intense, des bacs ne cessent d’arriver, repartir. Deux heures plus tard, après avoir longé la forteresse vénitienne et aperçu les maisons de la vieille ville qui donnent au bord de mer un aspect Malecon, mais pas aussi décrépites, nous accostons. Il est presque deux heures et nous commençons par Grece-4207.jpgdéjeuner dans le camion sans sortir de l’enceinte du port. Nous décidons d’aller nous garer près du centre ancien pour nous y promener. Contourner la vieille ville ne va pas sans quelques demi-tours ou marches arrière, et ensuite se garer n’est pas évident, entre les panneaux d’interdiction de stationner négligés par tous les automobilistes et les parkings inaccessibles. Je finis par trouver une place sur la corniche. Nous partons à pied dans des ruelles, des escaliers où le linge sèche sur des fils tendus entre les maisons. Pas de touristes, nous goûtons ce côté « Panier », comme à Marseille, mais bien vite, nous débouchons dans des ruelles qu’arpentent des troupeaux de touristes, de toutes nationalités, débarqués des bateaux de croisière ancrés dans le port. Conséquence : toutes les boutiques proposent l’habituelle camelote internationale. Nous visitons l’église Saint-Spiridon. L’afflux de touristes a l’avantage de faire ouvrir les portes de ces édifices… Le plafond est superbe, peint dans des médaillons. Nous pourrions être à Venise si les lampes d’argent accrochées au-dessus du sarcophage du saint, du Grece-4209.JPG même métal, couvert de bougies par les fidèles, et si l’iconostase ne rappelaient que nous sommes en terre orthodoxe. Nous sortons de ce quartier sur une vaste esplanade à demi couverte d’un impeccable gazon, terrain de cricket hérité des Anglais et pour parfaire l’aspect cosmopolite de la ville, une élégante rangée d’immeubles au-dessus d’arcades évoque immanquablement la rue de Rivoli ! Nous allons ensuite visiter l’ancienne forteresse où, là aussi, les fortifications vénitiennes se mêlent aux casernes et à l’église Saint-George de la période anglaise. Nous montons jusqu’au phare d’où nous aurions une magnifique vue sur la ville si nous n’étions pas à contre-jour. Nous regagnons l’esplanade, buvons un pot à une terrasse de café puis repartons dans la vieille ville. Des mariages vont être célébrés, occasion d’admirer les toilettes, parfois tapageuses, des participants. Nous trouvons un cybercafé et un court message, drôle, des Fantino, rien de Julie ! Nous reprenons la voiture, sortons de la ville en longeant la mer vers le nord. Corfou est beaucoup plus développée que les autres îles et il faut rouler plusieurs kilomètres pour ne plus se sentir en ville. Les plages sont toutes occupées par des établissements balnéaires et les taverna où nous avions envisagé de dîner ont disparu ou sont fermées. La nuit va tomber, nous nous décidons pour nous installer en bordure de plage, derrière un établissement fermé. Faute de dîner au restaurant, nous devrons nous contenter d’un cassoulet en boîte !

 

Dimanche 3 octobre : Nous revenons quelques kilomètres sur nos pas pour prendre une route qui monte vers le plus haut sommet de l’île, à neuf cents mètres d’altitude. J’entame alors une journée passée à tourner le volant dans un sens puis dans l’autre, à avaler épingle à cheveux sur épingle à cheveux sur des routes étroites, parmi les oliviers puis, plus haut dans les chênes verts. Nous montons, montons, jusqu’au sommet du Pantokrátor planté d’antennes qui disparaissent, réapparaissent au gré des nuages qui s’y accrochent. Les dernières centaines de mètres sont particulièrement raides, pour aboutir à l’entrée du Grece-4218.jpgmonastère qui s’y trouve. Les moines n’ont pas dû être ravis de voir installer une haute antenne en plein milieu de la cour de leur monastère. La petite église nous surprend. L’iconostase est en pierre et les icônes sont couvertes de plaques d’argent, à l’exception des visages et des mains. De nombreuses lampes du même métal pendent du plafond. La voûte et une partie des murs sont peintes à fresque ; elles sont en bon état mais disgracieuses, les visages, les profils surtout, sont presque caricaturaux. Pour ce qui est de la vue, ce n’est pas une réussite, les nuages la cachent, ils passent mais la vision n’est jamais totale. Ils attendront que nous soyons redescendus pour quitter le sommet ! Nous suivons un autre chemin pour retrouver le bord de mer, en empruntant une piste qui va aller en se rétrécissant, à tel point que la voiture doit écarter les buissons pour se frayer un chemin. Faute de carte routière, nous devons demander notre chemin à chaque carrefour, à des chasseurs ou à des randonneurs, mieux équipés. Nous retrouvons un bout de goudron pour une dernière descente vertigineuse jusqu’à la route principale. Nous suivons alors la côte, avançant de crique en crique, ce qui oblige à des détours pour traverser des villages dans des ruelles qui paraissent, jusqu’au dernier moment, moins larges que le camion ! La crique de Kouloura est jolie, isolée, peu fréquentée car sans plage ni place pour stationner. Nous hésitons à y déjeuner dans une taverne, préférons attendre le soir. Nous nous arrêtons sur un parking, juste en face de Butrint, en Albanie. Nous cherchons à repérer aux jumelles où nous étions six semaines plus tôt. Après déjeuner nous continuons le tour de l’île avec de fréquentes incursions vers des plages. Le nombre de touristes est encore important, les hôtels sont occupés, les voitures de location abondent. C’est d’ailleurs cet aspect trop touristique  qui me déçoit à Corfou. L’occupation de la plus petite calanque par des hôtels ou au minimum des gargotes, avec des parasols sur toutes les plages, que j’avais trouvée regrettable à Leucade ou à Céphalonie, atteint ici des sommets. Je suis aussi déçu par les paysages qui me paraissent quelconques, rien de plus que sur la Côte d’Azur ou en Corse, alors que dans les autres îles quelques sites étaient exceptionnels. Dans ces stations balnéaires, tout, absolument tout, est écrit en anglais ! A Grece-4221.JPGSidari, nous allons nous promener sur et autour de petites falaises, découpées, aux strates colorées, qui avancent dans la mer. Le sentier est tracé au rebord des falaises, longe les piscines, bars, matelas où des chairs britanniques fatiguées rosissent lentement mais sûrement.  Nous repartons dans l’intérieur, grimpons encore sur des routes où il vaut mieux ne croiser personne (et c’est encore plus difficile dans les villages !). Puis nous retrouvons des plages. Nous devons demander à plusieurs reprises notre chemin. Une dernière montée avec des échappées sur les baies, les îles et la côte albanaise et nous Grece-4227.JPGredescendons sur Paleokastritsa. Nous jouissons alors d’un panorama sur la ville, l’îlot couronné d’un monastère et les baies alentour. Je demande mon chemin dans une boutique à l’entrée de la ville et en profite pour acheter une bouteille du vin blanc local, le rouge est plus proche d’un porto, de même que le rosé et un autre blanc ( plus cher !), sans doute adaptés aux goût de la clientèle anglaise. Nous trouvons aussitôt le camping, en  face de deux tavernes où nous envisageons de dîner ce soir. A l’heure estimée décente, nous allons dans la taverna devant laquelle rôtissent des viandes en dégageant d’appétissantes effluves… La clientèle est exclusivement composée de touristes qui résident aux environs. Nous nous régalons, Marie d’un saganaki de crevettes suivi de poulpe farci et grillé et moi d’un excellent gyros. Tous les plats  sont copieux, trop même et le retsina ne parvient pas à tout faire passer d’autant qu’on nous offre des crêpes au chocolat ! Difficile retour au camion…

 

Lundi 4 octobre : Nous commençons par quelques emplettes au petit supermarché, sans grand choix, en face du camping puis nous descendons jusqu’au port. Une route monte au monastère perché sur l’îlot que nous avions aperçu la veille. Un feu rouge règle la circulation alternée sur ce court tronçon qu’empruntent des bus de touristes trop âgés ou trop fatigués pour monter à pied. Le monastère n’est pas très ancien, il a été repeint de frais Grece-4238.jpgmais il disparaît sous les fleurs et la vue sur la mer bleue et les rochers posés dessus compense la pauvreté architecturale. Des popes débonnaires égrènent leurs chapelets, aussi indifférents au défilé des groupes que les chats blasés, caressés par des mains internationales et plus photographiés que des starlettes à Cannes. L’église est assez belle, l’iconostase en pierre est pourvue d’icônes récentes et colorées, des lampes en argent pendent un peu partout et les éclairs de flash les font briller comme des boules lumineuses de boîtes de nuit. Le petit musée expose des icônes des XVII° et XVIII° siècles dont une Vie de Marie et une Vie de Jésus aux couleurs encore vives, ainsi que des curios dont il serait intéressant de connaître l’histoire de leur arrivée ici : squelette de baleine, œufs d’autruche etc… Nous reprenons la route avec, comme la veille, de nombreux détours pour descendre sur des plages ou des ports où la route d’accès se termine généralement en cul-de-sac, avec une place limitée pour stationner ou manœuvrer pour faire demi-tour. Nous traversons de véritables forêts d’oliviers aux troncs torturés, noueux. Des filets commencent à être installés dessous pour bientôt recueillir leurs fruits. Nous traversons des villages de montagne aux ruelles angoissantes (faudra-t-il y croiser un autre véhicule ?). Leur vision fugitive est généralement plus intéressante que la promenade  dans leurs rues. On s’aperçoit alors que les quelques maisons anciennes à grands balcons de fer sont, soit délabrées, soit entourées de constructions modernes et laides que la rétine n’avait pas retenues. Nous montons au sommet d’une colline, au « Trône du kaiser », d’où la vue embrasse l’île sur 360°, la mer de tous côtés. Un de ces panoramas où l’on voit tout et rien, tant les distances sont grandes. Nous déjeunons sur une plage dans le camion puis continuons notre avancée par à-coups vers le sud. Nous nous arrêtons sur une autre plage encore très fréquentée par les touristes et faisons quelques pas dans les premières dunes couvertes de graminées. Nous allons nous tremper les pieds pour vérifier que nous ne nous serions pas baignés… Nous parvenons à l’extrémité sud de l’île où des bacs attendent les passagers pour les Ïles Paxi et Antipaxi. Curieusement, alors que les plages plus au nord étaient encore très fréquentées par des Anglais, des Allemands ou des Suédois (chacun sa plage !), au village de Kávos, tous les commerces sont fermés, même les chats ont déserté ! Nous faisons des boucles pour être sûrs de n’avoir rien raté… traversons le village de Lefkimi qui a encore quelques maisons anciennes. Nous nous arrêtons dans un supermarché plus fourni où je complète nos achats puis nous rejoignons la côte orientale. La route suit la mer de très près, passe devant des tavernes sympathiques et nous arrivons à Messongi, pas trop animée pour une station balnéaire. Nous trouvons un cybercafé d’où nous appelons Nicole avec Skype, sur mon ordinateur, car j’ai oublié le mot de passe. Nous retournons sur le bord de mer et nous nous arrêtons à côté d’une taverne, au ras de l’eau. Nous y dînons au calme, juste sur un air de sirtaki de ce « Zorba le grec » qui aura beaucoup fait pour la diffusion de la culture hellène… Je me laisse séduire de plus en plus par le tsatsiki, suivi de calamars frits, pas gras et d’un souvlaki encore trop maigre ! Le vin blanc n’est pas assez frais, mais le patron sait se faire pardonner en m’offrant un verre d’ouzo au digestif.

 

Mardi 5 octobre : Nous repartons après une bonne nuit, à peine troublée par le passage de rares voitures. Le ciel se recouvre vite et le soleil sera absent presque toute la journée. Nous abandonnons la côte pour une nouvelle boucle à l’intérieur, occasion supplémentaire de rouler au milieu des oliviers aux troncs aussi torturés qu’un dessin de Fred Deux ! Nous nous élevons et avons une vue sur la côte occidentale puis orientale avec Corfou. Nous redescendons sur la côte jusqu’à la station balnéaire endormie de Benitses. Nous nous promenons dans le village aux maisons fleuries, en arrière de la zone touristique du bord de Grece-4245.JPGmer. Nous remontons quelques kilomètres jusqu’à la villa Achiléon, construite à la toute fin du XIX° siècle, dans le style des villas italiennes, pour abriter la neurasthénie de l’impératrice d’Autriche, Elizabeth, la fameuse Sissi. Elle est au sommet d’une colline entourée d’un bois aux essences méditerranéennes et tropicales, des cyprès et des pins font bon ménage avec une variété de palmiers. L’entrée est assez chère pour avoir le droit de déambuler dans les pièces du rez-de-chaussée, meublées de lourdes et riches commodes en marqueterie et de souvenirs de la famille impériale. Les terrasses sont intéressantes, des statues de philosophes antiques et de déesses grecques décorent desGrece-4246.JPG jardins fleuris. La passion de Sissi pour le bel Achille se manifeste dans une fresque au style bien pompier et des statues dont une gigantesque mais peu réussie. Nous retournons déjeuner au camion sur le port de Benitses. Nous nous offrons un instant de repos, le programme de la journée étant peu chargé, avant de prendre le chemin de Corfou. Nous n’allons pas dans le centre mais contournons l’aéroport pour nous diriger vers l’extrémité de la presqu’île de Kanoni. Nous parvenons à une plateforme d’où nous avons une vue sur la baie et découvrons à nos pieds deux îlots avec, sur chacun, un Grece-4247.JPGmonastère chaulé de blanc. Le plus proche et le plus grand est relié à la terre par une chaussée. Nous revenons sur nos pas à la recherche de quelques curiosités. Tout d’abord des bains romains avec des restes de mosaïques, en face d’une basilique très ruinée que nous ne pouvons contempler que de derrière les grilles ; après quinze heures, les sites sont fermés… Près du bord de mer, nous pouvons faire le tour de l’église byzantine Saints-Jason-et-Socipatras, à la belle décoration de briques entre les pierres, surmontée d’un dôme et de clochetons. Nous revenons vers les bains romains et allons nous promener dans les jardins à l’anglaise (nature sauvage mais avec des lampadaires) de la villa « Mon Repos », lieu de naissance du prince d’Edimbourg. Nous ne visitons pas le musée installé dans la belle villa avec colonnades devant et derrière et vue imprenable sur la mer et les montagnes du continent. Nous retournons à la pointe de la presqu’île jusqu’au petit port devant le monastère Vlachemes. Nous attendons que la pluie qui a commencé à tomber cesse pour en faire le tour et voir sa minuscule église aux icônes noircies. Nous passons le reste de la fin de l’après-midi dans le camion à attendre l’heure de boire un dernier ouzo. Si nous avions oublié que nous nous trouvons à l’extrémité de la piste de l’aéroport, quelques décollages et atterrissages nous le rappellent bien vite !

 

Mercredi 6 octobre : Il a plu toute la nuit et une légère accalmie au matin ne va pas durer. Nous n’aurons donc pas une vision du monastère de Vlachemes ensoleillé. Nous allons nous garer près du Musée archéologique que nous visitons. Il présente les résultats des fouilles locales et notamment du temple d’Artémis que nous n’avons pas vu hier soir. Son fronton notamment avec une inhabituelle et effrayante représentation de la Gorgone, très éloignée des figures vues en d’autres lieux et notamment en Turquie. Les autres salles exposent dans des vitrines, les classiques poteries en argile ou terre cuite aux noms impossible à retenir… Tout ce qui a été trouvé est présenté, même d’infimes brisures de vases. Nous reprenons la voiture pour essayer de nous garer plus près du centre mais les places sont rares et nous sommes contraints de refaire un grand tour de la ville avant de trouver un emplacement réservé pour handicapés, occupé par une chaise que je déplace. Nous attendons près d’une heure dans la voiture que les violents orages se calment et ce n’est que revêtus des K-ways, parapluie déployé, que nous affrontons la colère des cieux. Les arcades sous lesquelles nous pensions marcher à l’abri, sont occupées par les tables et les fauteuils des cafés. Nous avons vite les pieds et les bas de pantalon trempés. Le Musée byzantin se trouve plus loin que je ne le croyais, dans une église désaffectée de la vieille ville, face à la mer, en haut d’une volée de marches. L’église est très belle, plafond à caissons, curieux revêtement mural en faux « papier peint » et une belle collection d’icônes, très bien restaurées, est présentée dans un couloir adjacent. Quand nous ressortons, il ne pleut plus. Nous repassons par les ruelles et escaliers de la vieille ville avant de retrouver les lieux plus touristiques. Nous déjeunons tardivement au « Hrysomalis », une taverne peu touristique. On n’y trouve que quelques plats mijotés par la patronne aux fourneaux et servis par son mari. Nous reprenons du tarama, bien aillé suivi d’une bonne moussaka, dixit Marie et d’un sofrito de veau cuisiné au vin, à l’ail et aux herbes, accompagnés du vin rouge local qui n’a rien d’extraordinaire mais qui est toujours meilleur que celui acheté en épicerie… Nous causons avec nos voisines, une Allemande qui parle parfaitement français, presque sans accent  et une Française installée à Corfou. Nous achetons des journaux, « Libération » et le « Nouvel Observateur » pour faire passer le temps à bord puis Marie se met en quête d’une carte postale pour Nicole, longue recherche… Nous retournons au cybercafé mais impossible d’accéder à la messagerie et ma tentative de modifier le mot de passe se termine par un nouveau blocage du compte ! Enfin Marie trouve une carte, nous retournons l’écrire au camion où nous attendons que la pluie, qui a repris, daigne se calmer… Comme il n’en est rien, nous finissons par aller au port où nous nous garons à côté d’un autre camping-car de Français qui prennent le même ferry. Ils ont, à leur retour, la surprise de découvrir deux passagers clandestins qui s’en échappent ! Nous nous déplaçons, en restant côte à côte, pour nous éloigner du bruit de la circulation. Ils nous invitent à prendre l’apéritif dans leur camping-car. Jacqueline et Pierre sont restaurateurs en Savoie. Nous échangeons nos adresses et promettons de leur rendre visite. Pendant ce temps, « leurs » passagers clandestins viennent examiner les possibilités qu’offre notre camion… Nous regagnons notre cellule, dînons avant de nous coucher pour la dernière nuit en Grèce.

 

Jeudi 7 octobre : Je suis réveillé passé cinq heures et trois quarts d’heure plus tard, je me lève. En compagnie de Jacqueline et de Pierre, nous nous rendons à l’entrée du port pour l’Italie. Un car de Français est déjà là. A six heures trente le ferry arrive. Nous entrons dans le port puis montons à bord. A ma grande déception, nous sommes coincés entre d’autres camping-cars. Marie se lève, nous petit déjeunons. Pendant ce temps le ferry est retourné sur le continent et accoste à Igoumenitsa. Nous embarquons d’autres camping-cars et voitures. Il n’y a plus une place de libre à bord. Nous montons dans les salons. J’ai l’impression de me retrouver sur le même bateau que l’an dernier. Après l’avoir exploré, nous passons le temps à lire les journaux en regardant défiler les côtes d’Albanie et de Corfou. Nous déjeunons dans le camion puis remontons affronter l’après-midi à bord. Avec le GPS je surveille notre avancée, bien lente. Nous retrouvons et discutons avec les Savoyards avant de regarder décliner le soleil. Nous regagnons la cale et me doutant qu’après cette journée d’inactivité, je risque fort de me réveiller tôt si je dors maintenant, je regarde deux films américains, deux bluettes dans le milieu de la danse contemporaine, sur l’ordinateur en profitant du branchement électrique généreusement offert par la Minoan Line…

 

Vendredi 8 octobre : Nous nous réveillons tôt et après le petit déjeuner, la côte est en vue. Le temps pour Marie de se préparer et nous sommes à Venise. Nous montons sur le pont supérieur, très venté, jouir de l’arrivée. Une fois les îloItalie 4260ts industriels dépassés, nous voyons se profiler le campanile de Saint-Marc et le dôme de la Salute. Nous longeons, en les dominant de haut, les bastions de l’Arsenale et enfin les premières maisons dont les rayons du soleil matinal chauffent les couleurs, des jaunes, des ocre, des bruns, des façades aux fenêtres en ogive soulignées du blanc de leur encadrement, et les premiers canaux et les ponts de pierre qui les enjambent. Une vision magique ! Bientôt grossissent les murs du Palais des Doges, nous passons devant la place Saint-Marc, saluons la Salute. Il est huit heures, les cloches sonnent pour fêter notre Italie 4256arrivée. En un long et lent travelling nous détaillons les quais des Zattere. Je reconnais l’église des Gesuati, je devine celle de San Sebastiano. Le bateau poursuit sur son erre, dépasse la ville et vient mouiller dans le port. Le charme est rompu, nous retrouvons le monde moderne, les raffineries, les voitures, les usines. Le débarquement est laborieux. Nous faisons nos adieux à nos compagnons et promettons, en nous léchant d’avance les babines, de rendre visite à leur restaurant en Savoie. Nous ratons le rond-point où nous aurions dû tourner et nous nous retrouvons sur la chaussée, obligés de rouler jusqu’à Mestre pour pouvoir revenir nous garer au parking du Tronchetto, à quelques centaines de mètres du quai de débarquement ! Le tarif est exorbitant mais c’est Venise ! Nous prenons des billets pour le vaporetto, très chers eux aussi mais je néglige de les valider, ils serviront pour le retour. Nous descendons au premier arrêt dans le quartier de Dorsoduro où je me retrouve sans peine. Nous ne visitons pas San Sebastiano en travaux de restauration et partons à la découverte, sans itinéraire préconçu et même sans appareil photo, à l’écart des trajets classiques. Les touristes y sont peu nombreux et les boutiques de souvenirs rares. Nous flânons, émerveillés à chaque coin de ruelle, sur chaque pont. Le linge sèche entre les maisons, les habitants vaquent à leurs occupations, la Venise que nous aimons, dont nous ne nous lassons jamais. La seule ville au monde, avec Sanaa qui n’a pas sacrifié à la bagnole, sans édifices modernes, qui peut facilement être imaginée avec deux ou trois siècles de moins. Nous visitons l’atelier de réparation de gondoles que nous avions déjà aperçu mais où nous n’étions jamais entrés. Elles y sont poncées, laquées, vernies, bichonnées. En face, l’église San Trovaso est encore ouverte, et gratuite : des Titien, des Palma le jeune pour nous seuls. Nous suivons les Zattere mais nous sommes en période d’aqua alta et le vent pousse des vaguelettes sur les quais. Nous revenons vers l’intérieur et parvenons à la Salute dont les belles statues nous saluent de haut. A l’intérieur encore quelques Palma le jeune. Nous revenons vers l’Accademia, les touristes sont plus nombreux. Nous nous décidons pour une trattoria où nous faisons honneur à des moules et des vongole marinières puis à un excellent risotto aux fruits de mer, à défaut d’un risotto à l’encre de seiche dont j’avais le souvenir mais qui ne tente pas Marie et qui n’est servi que pour deux personnes. Un honnête vin blanc fruité fait passer le tout. Nous repartons, traversons le Grand Canal par le pont de l’Académie, en nous arrêtant longuement pour admirer la perspective des palais sur les deux berges et la fenêtre de la modeste mais coûteuse chambre qui nous avait hébergés, trois ans plus tôt. Nous passons devant la Fenice, encore des souvenirs et enfin parvenons sur la place Saint-Marc. Des travaux autour du campanile et sur une partie de la façade de la basilique gâchent la vision, sans oublier l’affluence touristique mais cette place, trop vaste, trop monumentale, n’a jamais été mon endroit de prédilection. Marie serait tentée par un chocolat chaud au café Florian mais au tarif déjà bien exagéré des consommations, il faudrait ajouter six euros par personne pour rémunérer l’orchestre qui distille des airs sirupeux ! Estimant que trop c’est trop, nous repartons, suivons le flot des badauds qui s’acheminent vers le pont du Rialto. Nous le franchissons et allons nous offrir chocolat et espresso, hélas  refroidis, dans un bistro sur les bords du canal. Je me fais réprimander pour avoir voulu nourrir les pigeons avec un biscuit ! Nous suivons, de près ou à l’intérieur, le tracé du canal avant de reprendre le vaporetto et retrouver en fin d’après-midi le camion. Nous quittons Venise et prenons l’autoroute de Milan, le soleil de face mais il disparaît bientôt derrière les nuages. A sept heures, il fait nuit, nous roulons encore une heure, jusqu’à Piacenza où nous arrêtons pour la nuit, sur une aire de station-service. Nous découvrons alors que nous avons un message de Karine qui nous annonce de gros dégâts à la maison, dus à la chatte ! Le retour risque d’être encore une fois difficile… Il ne faudrait jamais rentrer… Je continuerais bien encore de rouler mais Marie ne veut rien savoir.

 

Samedi 9 octobre : Je suis réveillé très tôt, prêt à reprendre la route mais Marie dort ! Je n’ose la tirer de son sommeil que vers les sept heures. Nous reprenons l’autoroute. Bonne moyenne jusqu’à Gênes puis c’est l’inévitable série des tunnels de la côte jusqu’en France. Nous roulons jusqu’à Antibes pour aller déjeuner au Courte-Paille. Marie téléphone à Nicole. Et nous revoilà à Toulon pour constater les dégâts de Réglisse…

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commentaires

B
Les endroits sont magnifiques mais vous ne faites que vous plaindre et critiquer. Insupportable. C'est a cause de gens comme vous que les francais ont mauvaise reputation.
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